Bandes dessinées

Au départ, deux éditeurs, l’un en Belgique, l’autre en France, explorant en parallèle les mêmes voies pour réinventer les littératures graphiques. Nous sommes au tout début des années nonante. Amok à Montreuil, Fréon à Bruxelles, partagent la même ouverture vers les autres arts que la bande dessinée. En Belgique, autour de Thierry Van Hasselt, Vincent Fortemps, Olivier Deprez (et son frère jumeau Denis qui quittera ensuite la plate-forme), Éric Lambé, Dominique Goblet ou encore Jean-Christophe Long, une famille va se composer. On y trouve à la fois des auteurs francophones belges s’exprimant tant au travers du livre que de l’installation ou de la performance, et des étrangers, parmi lesquels Martin Tom Dieck, Stefano Ricci ou encore Alex Barbier.

En 2002, Amok et Fréon décident de se marier. Il faut dire que les convergences ne sont pas seulement esthétiques entre les deux structures. Elles sont aussi politiques. La nouvelle plate-forme s’appellera Frémok. Aujourd’hui, le Frémok, qui publie ses ouvrages sous le label FRMK, est l’un des acteurs majeurs de la bibliodiversité. Il propose aussi bien des interventions dans les écoles, des évènements récurrents, des expositions, des participations à des spectacles de chorégraphie ou encore… des livres.

Parmi les ouvrages qui ont marqué l’histoire récente de la bande dessinée, on pointera Gloria Lopez de Thierry Van Hasselt, Par les sillons de Vincent Fortemps, Le Château de Olivier Deprez (adaptation de la nouvelle de Kafka en gravure sur bois), Moloch et La Ville rouge de Michaël Matthys. Mais les auteurs du Frémok se sont aussi distingués en quittant les pages de la bande dessinée pour marier leur dessin au travail de chorégraphes de renom, comme l’ont fait Thierry Van Hasselt et Vincent Fortemps, notamment.