Bandes dessinées

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Schréder Étienne

Dessinateur — Scénariste


Amères Saisons, Casterman, coll. Écritures, 2008

Lauréat de la bourse de congé sabbatique 2010-2011

Né en 1950, Étienne Schréder ne se destine pas à la bande dessinée, même s’il en dévore jusqu’à l’âge de 23 ans, collectionnant tous les magazines de l’époque, de Charlie Mensuel à L’Écho des savanes, en passant par Tintin et Spirou. Il suit d’abord des études de droit puis de criminologie qui l’amènent dans un premier temps à travailler dans le milieu carcéral. Après plusieurs années, il donne sa démission et commence une longue période d’inactivité qui cessera avec son retour dans le secteur social et son entrée, d’abord en dilettante, dans le monde de la bande dessinée.

Après son passage à vide — qu’il racontera dans Amères Saisons des années plus tard —, Étienne Schréder s’inscrit aux cours du soir d’Alain Goffin. Ses prédispositions l’amènent à pouvoir rapidement jouer les hommes de l’ombre auprès d’autres dessinateurs. Une série de collaborations qui le feront fréquenter Schuiten et Peeters, Yslaire et bien sûr Alain Goffin lui-même. Pour les uns, ce calligraphe appliqué s’occupe de lettrage. Pour les autres, il dessine des décors ou des arrière-plans. Avec Schuiten, il participe aussi à l’aventure graphique du film Taxandria de Raoul Servais. Cette activité, Étienne Schréder la poursuit depuis de manière tout à fait officielle. Si son nom ne figurait à l’époque que dans les remerciements en début d’album, il est désormais crédité de manière explicite, comme dans La Malédiction des trente deniers T. 2, une aventure de Blake et Mortimer dessinée par Antoine Aubin, dont il a réalisé l’encrage intégral.
Mais Étienne Schréder est bien plus qu’un nègre de la bande dessinée. Auteur complet et scénariste occasionnel pour d’autres, il démarre par des collaborations au magazine (À SUIVRE).
Son premier album, Le Secret de Coimbra, est publié dans le cadre d’Europalia Portugal en 1991, deux ans après sa décision d’abandonner son travail dans le domaine du logement social pour se consacrer pleinement à la bande dessinée. En 1997, il publie La Couronne en papier doré chez Casterman. Il s’agit d’une métaphore de l’alcoolisme. Tous les lecteurs ne l’auront peut-être pas comprise en tant que telle. À l’époque, elle s’inscrit dans le cadre d’une future trilogie alchimique sur l’alcool, mais les aléas éditoriaux en décideront autrement.

D’autres albums suivront, dont une collaboration soutenue avec les Éditions Glénat au tout début des années deux mille où Étienne Schréder publiera deux albums comme auteur et un comme scénariste, tous dans la collection « Carrément BD ». Initié par Le Vol d’Icare en 2003, ce passage remarqué chez Glénat s’achève avec une relecture du travail de Mary Shelley, auteure de Frankenstein, dans Mary, une nuit de novembre. Le style d’Étienne Schréder doit beaucoup à la ligne claire chère à Hergé, mais en trouvant une voie personnelle vers la lisibilité. Ses storyboards poussés donnent à lire des histoires fluides, à la narration limpide.

En 2008, après plus de deux ans de gestation (et quinze ans de mûrissement) paraît le livre qui va révéler Étienne Schréder au grand public. Amères Saisons raconte la descente aux enfers de l’auteur. Ce livre autobiographique sur l’alcoolisme — et sur la volonté d’en sortir! — aura un retentissement important et constituera le premier témoignage du genre en bande dessinée. Au départ, il s’agit d’un texte littéraire que Schréder transpose en bande dessinée avec brio sur le conseil de son éditeur (Casterman) et de ses amis. Actuellement, Schréder travaille sur un projet de fiction intégrant un domaine qu’il connaît bien : le travail de nègre en bande dessinée. (T.B.)

 

Parcours

Plusieurs expériences d’animateur d’ateliers BD ont permis à Étienne Schréder de se confronter à la question de l’enseignement, à Delhi et Jaipur en 2007, à La Havane en 2009, à Alger en 2010 et 2011.

À côté de ses projets personnels, il a réalisé plusieurs travaux de collaboration et de commande. En outre, il réalise des storyboards pour le cinéma et participe à la création de jeux vidéo. La guitare Blues est son passe temps privilégié.

 

Publications personnelles

Le Secret de Coimbra, version noir et blanc, Europalia, 1991 (épuisé)
Le Secret de Coimbra
, version couleur augmentée Arboris, 1994 (épuisé)
Loups
, Arboris, 1995 (épuisé)
La couronne en papier doré
, Casterman, 1997 (épuisé)
Les architectes du temps
, Ebel, 1998 (commande particulière)
Le crocodile enchaîné
, Audoin, 2001 (commande particulière)
Le vol d’Icare
, Glénat, coll. Carrément BD, 2003
Ecce Homo
(dessin, J-M Dubois), Glénat, coll. Carrément 20, 2004
Mary par une nuit de novembre
, Glénat, coll. Carrément BD, 2005
Amères Saisons
, Casterman, coll. Écritures, 2008
Le bar ferme à 2 heures
, Musique Acoustique, 2010 (commande particulière, BD accompagnée d’un CD musical)
La rose des gueux
, Hôpital N-D à la Rose, 2010 (commande particulière)

 

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Publications collectives

Vivre!, Dargaud/Prévention du Suicide, 2010 (commande particulière)
Cronicas Urbanas
, La Havane — WBI/Maison Autrique, 2010 (album d’atelier)
Monstres
, Alger/Dalimen, 2010 (album d’atelier)

 

Collaborations

Le Théorème de Morcom (Alain Goffin, Benoît Peeters), Humanoïdes Associés (collaboration au dessin des décors)
Sambre
vol. 3 (Yslaire), Glénat (collaboration au dessin et au scénario)
Blake et Mortimer : L’étrange rendez-vous
(Ted Benoit, Jean Van Hamme), Dargaud (collaboration au dessin des décors)
La route d’Armilia
(Schuiten, Peeters), Casterman (graphisme et lettrages)
L’écho des Cités
(Schuiten, Peeters), Casterman (graphisme et lettrages)
Blake et Mortimer : La malédiction des trente deniers
— tome 1 et tome 2 (Jean Van Hamme, Sterne-De Spiegeleer, Antoine Aubin), Dargaud (encrages)

 

Expositions

Coimbra na Banda Desenhada, Coimbra, Portugal 2003
Album Secret de Coimbra
Retrospective
, Alger — FIBDA 2009
Retrospective
, Santiago du Chili — WBI 2009

 

Prix

Prix Carolus Quintus, Région de Bruxelles-Capitale, 2008
Album Amères Saisons
Prix de la Ville d’Alger, Alger — FIBDA, 2011